Le Radeau des Muses

La série «Radeau des Muses» (1988) est peinte dans un déferlement de touches qui font vibrer jusqu'au vertige - entre ombre et lumière, apparition et disparition - la multitude des corps embarqués sur un radeau : celui de l'Art. Nicolas Bourriaud décèlera dans cette série à la fois un hommage et un adieu à la «grande peinture», la conclusion d'un cycle.
« Cette tentative désespérée de reconstituer le corps héroïque de la peinture est centrale chez Meynard qui méthodiquement, froidement même, travaille à recréer les conditions propices à sa venue.Si Meynard fascine c'est que son oeuvre est le brasier glacial où crépite l'éloquence de la peinture (Nicolas Bourriaud, préface exposition Radeau des Muses - mai 1988). »
Dans la série du Radeau des Muses, Meynard introduit un schéma de composition en «S» en construisant ses représentations sur une double spirale, c'est à dire sur le signe hautement symbolique de la vie et de la mort. L'évolution continue de l'être comme mouvement de croissance et de perte, d'élévation et de chute» (Giovanni Lista, catalogue exposition mars 94).
Emblématique, cette série aborde la double question sous-jacente à toute l'œuvre de Meynard : Qu'en est-il de la survie du sujet peinture? Qu'en est-il de la survie de l'humain dans le monde moderne? Question picturale et existentielle que ses géométries ne cessent de poser.